Vêtements de travail et leur l'entretien
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Les risques
Le port de vêtements de protection permet de se prémunir contre de nombreux risques présents sur les lieux de travail.
L’analyse de l’ensemble des risques, associés à un poste ou à une situation de travail, est une étape essentielle et préalable à toute démarche de choix d’un protecteur.
Les contraintes de l’activité et de son environnement
De nombreux paramètres, liés à l’environnement du poste ou à l’activité proprement dite, peuvent constituer des contraintes, qui doivent être identifiées et évaluées afin de permettre le choix d’un EPI approprié (par exemple : la température ambiante et les conditions d’humidité, les positions et gestes du travailleur, la durée de port du vêtement, l’utilisation d’équipements complémentaires, etc.).
Les contraintes liées aux utilisateurs
Porter des vêtements de protection représente souvent une contrainte. Il est donc fréquent de rencontrer des résistances de la part des salariés lors de la mise à disposition de l’équipement de protection individuelle.
Ces résistances peuvent se traduire par le non-port des équipements, justifié par une série d’arguments tels que :
- La gêne dans le travail,
- L’inconfort (poids de l’EPI, transpiration.).,
- L’apparition d’irritations,
- L’aspect inesthétique,
- etc.
Certains troubles résultent d’une inadaptation de l’EPI à l’utilisateur : taille inappropriée, vêtement trop chaud, enfilage et réglage fastidieux.
D’autres arguments relèvent d’une certaine résistance au changement, qui peut être justifiée par la peur du ridicule, par une sous-évaluation du risque, par une surévaluation de ses propres capacités à maîtriser le risque ou encore par des impératifs de production.
Une écoute attentive de ces arguments permettra de choisir un protecteur effectivement porté par les utilisateurs et adapté aux risques du poste de travail.
Marquage CE de conformité à la réglementation et autres marques
a) Les vêtements de protection mis à disposition des travailleurs doivent être conformes aux règlements relatifs à la conception des équipements de protection individuelle et donc obligatoirement porter le marquage CE. Celui-ci atteste que l’EPI est conforme aux exigences de la directive européenne 89/686/CEE qui lui sont applicables et a satisfait aux procédures de certification correspondante.
La plupart des types de vêtements sont soumis à la procédure dite d’examen CE de type, qui consiste à vérifier que l’EPI satisfait aux exigences le concernant grâce à un examen du dossier technique de fabrication et à la réalisation d’essais. Une attestation CE de type est délivrée par l’organisme notifié qui aura procédé à l’examen du vêtement. Les vêtements destinés à protéger contre les risques électriques et/ou à être utilisés dans des ambiances chaudes de température égale ou supérieure à 100 °C sont soumis à une procédure complémentaire d’assurance qualité.
b) En plus du marquage CE de conformité, d’autres marquages et marques peuvent être apposés sur les vêtements de protection :
- Le marquage de conformité aux normes : ce marquage est obligatoire pour les vêtements qui revendiquent la conformité à une norme.
- Des marques volontaires visant à garantir l’absence d’un certain nombre de produits nocifs dans les matériaux constitutifs des vêtements au-delà d’un certain seuil : Ecolabels, Oeko-Tex,Otto, Naturtextil, NordicSwan...
Les grandes familles de vêtements de protection à usage professionnel
Les vêtements de protection à usage professionnel peuvent être classés en huit grandes familles :
- Protection contre les intempéries,
- La signalisation (haute visibilité),
- Protection contre les risques mécaniques,
- Protection chaleur et flamme,
- Protection contre les risques chimiques,
- Protection contre les agents infectieux,
- Protection contre les risques électrostatiques,
- Protection contre la contamination radioactive.
Pour chaque famille de protection, il existe de très nombreuses normes permettant de qualifier les vêtements de protection selon le type d’application. Ces normes traduisent les exigences réglementaires en termes de caractéristiques à atteindre et fixent les méthodes d’essai au moyen desquelles ces caractéristiques seront vérifiées.
Pour chaque type de protection, les normes permettent de vérifier :
- Les performances des matériaux constitutifs,
- Les performances du vêtement complet,
- Le confort, l’ergonomie et la conception du vêtement,
- Si applicable, la compatibilité du vêtement avec d’autres EPI tels que gants, casques, chaussures, appareils de protection respiratoire.
Les matériaux constitutifs et les caractéristiques des vêtements
Les matériaux utilisés peuvent être :
- Des matériaux textiles (tissus, tricots ou non-tissés),
- Des matériaux textiles enduits,
- Du cuir,
- Des matériaux polymères tels que polypropylène, PVC ou bien une membrane polyuréthane
- contrecollée sur un non-tissé.
La protection offerte par un vêtement est très souvent obtenue par un assemblage de plusieurs couches. Par exemple, on trouvera des vestes composées d’une couche extérieure textile, d’un insert imperméable de type membrane et d’une doublure de finition.
L’entretien (si applicable) des matériaux utilisés dans la réalisation de vêtements de protection doit faire l’objet d’une attention particulière. Le maintien de la protection est associé au nettoyage adéquat du vêtement. Le respect des conditions d’entretien et leur réalisation de manière régulière sont primordiaux pour garantir la sécurité de l’utilisateur, ce paramètre est abordé plus loin, de manière plus détaillée.
Les vêtements de protection se présentent sous divers modèles : scaphandres complets, combinaisons, vestes, blousons, gilets, pantalons, bottes, tabliers, cagoules, guêtres...
Appel d’offres
Un cahier des charges, établi à partir de la liste d’évaluation des risques et des contraintes, constitue la base de l’appel d’offres.
Il est souhaitable de négocier auprès des fournisseurs la mise à disposition d’un échantillonnage de différents modèles de vêtements de protection pour une période d’essai.
Période d’essai et choix des tailles
Avant d’arrêter définitivement le choix d’un modèle, il est nécessaire de prévoir une période d’essai au porter dans les conditions habituelles de travail. En effet, un choix sur catalogue ne permet pas l’évaluation du niveau de confort du protecteur. Cette période d’essai permettra de repérer les contraintes de l’activité qui auraient pu échapper à l’analyse des risques, ainsi que les facteurs individuels liés aux variations de morphologie et aux éventuels problèmes de postures des salariés. Il est également nécessaire de tenir compte des choix esthétiques des salariés, afin de favoriser le port des protecteurs individuels.
Le nombre de salariés impliqués doit être significatif de l’activité concernée et une durée de 2 à 5 jours permettra d’assurer un temps d’adaptation de l’utilisateur au vêtement.
Il est fortement recommandé d’essayer plusieurs modèles provenant éventuellement de fournisseurs différents.
Le questionnaire pourra servir de base d’évaluation de l’efficacité et du confort des protecteurs essayés.
Après la période d’essai, l’analyse des remarques des salariés impliqués permettra de guider le choix vers le ou les modèles optimaux.
Chaque vêtement doit obligatoirement comporter une vignette de taille correspondant aux dimensions du corps, exprimées en centimètres.
Pour les vêtements de haut (veste, manteau, gilet, combinaison...), le tour de poitrine et la stature doivent être indiqués.
Pour les vêtements de bas (pantalon, cotte) le tour de ceinture (ou tour de taille) et la stature doivent être mentionnés.
Ce pictogramme peut être complété d’une désignation de la taille de type : « taille 1 » ou « taille XL ».
L’utilisateur devra donc choisir avec attention son vêtement en fonction de ses mensurations, car un vêtement non adapté pourra se révéler dangereux. S’il est trop ample : risque de trébuchement ou happement des parties flottantes, s’il est trop petit : risque de non-recouvrement entre la veste et le pantalon, risque de déchirement des coutures des combinaisons jetables...
Réception
Lors de la réception des EPI, l’acquéreur devra s’assurer que les protecteurs correspondent bien sur le plan technique à ses attentes. Une bonne méthode consistera à vérifier d’une part les marquages réglementaires et normalisés portés sur les EPI et sur leurs emballages et d’autre part, la notice d’utilisation qui doit obligatoirement accompagner les EPI livrés (cf. § 2.1).
Dans la notice d’utilisation, on devra trouver toute donnée utile concernant notamment :
- Le stockage, le nettoyage, l’entretien et la décontamination si applicable,
- Les performances, les limites d’emploi et les éventuels accessoires utilisables,
- La signification démarquages,
- Le nom, l’adresse et le numéro d’identification de l’organisme notifié qui a procédé à l’examen CE de type du vêtement.
- Si la langue dans laquelle est rédigée la notice n’est pas comprise de certains travailleurs, l’employeur devra mettre à leur disposition toutes les informations utiles, présentées de façon compréhensible.
Le pictogramme suivant indique qu’il est nécessaire de se reporter à la notice pour l’utilisation du vêtement :
On note, par ailleurs, une tendance à l’amélioration des coupes et du design. Les nouvelles lignes de vêtements de protection à usage professionnel se rapprochent de plus en plus des lignes de vêtements Sportswear.
Parfois lorsque la protection recherchée nécessite une adaptation particulière du vêtement, certains confectionneurs peuvent réaliser des vêtements sur mesure ou adapter des modèles de série.
Mise disposition
Lors de la mise à disposition des protecteurs, il est indispensable d’informer le personnel sur l’utilisation de vêtements de protection, leur entretien et leurs limites d’emploi.
Il est obligatoire de porter associés veste et pantalon si cela est indiqué sur le marquage (exemple des protections chimique et antistatique qui sont compromises si chaque vêtement n’offre pas les mêmes niveaux de performances).
Un pantalon de signalisation recouvert d’une parka non fluorescente ne servira à rien.
La notice d’information du fabricant sera remise et expliquée à chaque utilisateur.
Il sera précisé :
- Les critères de changement ou de mise au rebut des protecteurs : par exemple, le nombre de cycles maximum d’entretien possible, les éléments devant être vérifiés plus particulièrement, comme l’état des coutures d’une combinaison chimique,
- La démarche de remplacement des protecteurs : à qui s’adresser ? à quel endroit ? combien de temps faut-il pour se procurer un nouvel exemplaire ? etc.
La fourniture d’un vestiaire individuel permettra au personnel de laisser tous les équipements de protection individuelle dans l’enceinte de l’entreprise.
Hygiène
Les effets de la transpiration seront limités par une bonne hygiène corporelle quotidienne.
Il peut être intéressant de privilégier des vestes avec doublures amovibles, permettant ainsi un entretien régulier du composant en contact avec la peau et d’éviter de soumettre la partie extérieure de la veste à des entretiens multiples et dommageables pour la protection offerte.
Entretien
Les vêtements sont soumis à de multiples agressions. La durée de vie des vêtements de sécurité est liée aux conditions d’emploi et à la qualité de leur entretien. Les protecteurs doivent donc être contrôlés régulièrement. Si leur état est déficient (effilochage des coutures, présence de trou, usure du tissu, fermeture à glissière bloquée, etc.), ils doivent être retirés de l’utilisation et être remis en état ou réformés.
Les conditions d’entretien sont très souvent indiquées sur une étiquette cousue à l’intérieur du vêtement et figurent sur l’emballage ou la notice d’utilisation.
Ces informations peuvent être données :
- De manière claire : par exemple « lavable en machine à 60°C, séchage suspendu »,
- « Sous forme de code » : code d’entretien Ginetex/Cofreet® (marque déposée dont l’usage est réglementé), dont les symboles sont décrits dans la norme ISO3758. Les cinq symboles de ce code doivent être indiqués dans un ordre précis.
Le respect des conditions d’entretien du vêtement et leur réalisation de manière régulière sont primordiaux pour garantir la pérennité de la sécurité de l’utilisateur. Voici quelques erreurs à éviter :
- L’application d’une température de lavage trop élevée pouvant induire un retrait important du textile, le vêtement n’est plus adapté à la taille de l’utilisateur. Perte de confort, d’ergonomie et de protection,
- Un vêtement souillé, mal lavé, peut devenir dangereux pour l’utilisateur ; il peut provoquer l’émergence de nouveaux risques :
- Dans le cas de vêtements à haute visibilité où la signalisation sera fortement amoindrie,
- Dans le cas de vêtements protégeant contre la chaleur et la flamme, où une contamination par des hydrocarbures peut provoquer une inflammation,
- Dans le cas de vêtements contaminés par un agent chimique pouvant entrer en contact avec l’utilisateur.
L’employeur veillera donc à entretenir régulièrement et correctement le vêtement et vérifiera son état avant de le mettre à la disposition des utilisateurs. L’utilisateur respectera les conditions d’utilisation spécifiques du vêtement les périodes, cycles d’entretien préconisés.
SOL-18- PrévSecu-INRS-JM13052022
Date d'insertion: 21/07/2022
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