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La S&ST en Europe

Accidents du travail : encore beaucoup trop de décès d’après les syndicats européens

En Europe, la France fait figure de mauvaise élève avec près de 8 000 décès dus à des accidents du travail projetés d’ici 2030, contre 563 pour la Pologne, 3 143 pour l’Allemagne ou 3 434 pour l’Italie.

Mourir sur son lieu de travail pourrait sembler être une réalité d’un autre siècle », mais faute d’action, « ces tragédies sont sur le point de se perpétuer en Europe pour au moins trente ans de plus ». La Confédération européenne des syndicats a lancé ce jeudi un manifeste, cosigné par plusieurs ministres et eurodéputés, en vue d’éradiquer les accidents du travail mortels d’ici 2030 au sein de l’Union européenne (UE).

Diffusé à l’occasion de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, le document souligne que chaque jour ouvré dans l’UE, « douze travailleurs ne rentrent pas à la maison ». « Le nombre d’accidents du travail mortels a lentement décru au cours de la dernière décennie, mais il est remonté en 2019, selon les données d’Eurostat », avertit la Confédération (CES). Cette année-là, 3 408 actifs sont morts au travail dans les 27 États membres.

Si la tendance générale à la baisse des accidents mortels se poursuit au même rythme qu’entre 2010 et 2019, plus de 27 000 actifs devraient encore perdre la vie au travail entre 2020 et 2029, selon les projections de la CES. Et dans ce domaine, la France fait figure de mauvaise élève, avec près de 8 000 décès projetés contre 563 pour la Pologne, 3 143 pour l’Allemagne ou 3 434 pour l’Italie. Le nombre d’accidents du travail mortels a en effet bondi dans l’Hexagone, passant de 537 décès en 2010 à 803 en 2019.

Les causes de ces décès sont nombreuses mais les syndicats européens, rejoints par les ministres du Travail de neuf États membres, s’inquiètent surtout de la progression des maladies professionnelles. « Quelque 100 000 travailleurs meurent chaque année de cancers liés à l’exposition à des substances dangereuses sur leur lieu de travail », regrette la CES. Cela alors que de « nouveaux défis » émergent pour la santé des actifs, comme les températures extrêmes liées au changement climatique ou la généralisation du télétravail.

Pour atteindre l’objectif de zéro mort en 2030, la CES plaide pour un « effort concerté » de l’UE, des gouvernements nationaux et des employeurs pour « prévenir les accidents et maladies professionnels » et « faire de la santé physique et mentale des travailleurs le point de départ de l’organisation du travail ». Un défi de taille alors qu’au niveau mondial, près de 3 millions de personnes meurent chaque année d’accidents au travail ou de maladies professionnelles, selon les chiffres de l’Organisation internationale du travail.

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Date d'insertion: 30/07/2023

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