Cabines de travail à la minute
Vous avez certainement remarqué l’impact de la pandémie sur sa ligne éditoriale. Normal me direz-vous, car au-delà des nombreuses nouveautés qui tentent d’accompagner le bouleversement de nos modes de travail, c’est le bien-être du travailleur qui est remis au centre du jeu. Après les cabines de travail pour bureau, dans les jardins, les gares et même dans sa voiture, voici les « booth » à la minute dans des centres commerciaux.
C’est à Singapour qu’est née cette initiative, portée par la société Switch, spécialiste du coworking. Aux 3500 bureaux que l’entreprise propose à la location, il faut maintenant rajouter une soixantaine de cabines dans les centres commerciaux de la cité-État asiatique. Et aujourd’hui, Switch veut partir à la conquête du monde.
Will Smale, correspondant pour la BBC à Singapour, en avait marre du télétravail. Alors il a testé en avant-première européenne ces cabines de travail à la minute. Il nous livre un témoignage à la fois instructif et drôle. So british en somme…
Un concept qui mise sur la flexibilité
L’utilisation de la cabine de travail coûte 3 dollars de l’heure (un peu moins de 2,5 euros). Le paiement se fait à l’heure, ce qui assure une totale flexibilité. L’atout numéro 1 de l’offre selon les dirigeants de l’entreprise.
« Cela signifie que vous ne payez que pour ce que vous utilisez, et vous pouvez les utiliser où et quand vous en avez besoin », précise Dominic Penazola, le fondateur de l’entreprise.
« L’idée qu’une partie de la proposition de valeur des cabines est cette séparation psychologique qui est créée par une séparation physique entre le travail et la maison », ajoute-t-il.
En somme, l’offre s’adresse à des télétravailleurs qui veulent changer d’air de temps en temps. Les cabines pour faire retomber la pression d’évoluer en permanence dans le même espace. Mais à l’heure d’un renforcement des mesures d’hygiène, une cabine utilisée par tout un chacun est-elle vraiment une bonne idée ?
Une expérience d’utilisation mitigée
Will Smale, non sans un certain soulagement, découvre tout un kit de désinfection en entrant dans la cabine. La propreté n’est pourtant pas garantie. Car Switch précise que le nettoyage de la cabine incombe à son exploitant. C’est-à-dire, dans le cas présent, au gérant du centre commercial. Le journaliste de la BBC ne croisera en tout cas personne de son équipe. Le port du masque est obligatoire.
Pour commencer à utiliser la cabine, il faut s’enregistrer à l’aide d’une application de suivi des contacts à l’entrée du centre, puis au stand lui-même. Pour cela il faut utiliser à la fois l’application Switch et l’application de suivi des contacts.
Si l’endroit est exigu, il permet une certaine isolation. Il est équipé de toutes les options nécessaires à un travail serein. Isolation mais pas isolement total. Ainsi l’expérience a viré au fiasco à l’ouverture des magasins. Car le bruit et la musique d’ambiance ont commencé à tourner sans fin.
Le volume, sans rendre le travail « impossible, était assez fort pour que l’application d’identification de chanson Shazam me dise que j’écoutais les pop stars Demi Lovato et Cardi B. »
Si l’idée d’occuper un bureau après un inconnu dans un environnement de passage peut paraître saugrenue, elle n’en recèle pas moins quelques avantages. Comme celui de clarifier les coûts liés au télétravail. Car peu d’entreprises participent pour l’instant au bureau à la maison de leurs employés. La cabine Switch leur permet en effet de présenter la facture à leurs employeurs. Qui seront tenus de les rembourser comme frais professionnels. Ouf, c’est déjà ça.
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Date d'insertion: 19/09/2022
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