Interview avec Pierre LANK

Pierre LANK, Président de SIETA MECA a reçu l’équipe de PREVSÉCU:

Monsieur LANK, vous dirigez depuis de nombreuses années ce fleuron industriel qui est l’un des leaders de l’électromécanique.

Vous avez déployé depuis longtemps, une politique de prévention des risques, comment vous êtes-vous organisés ?

Tout d’abord, nous constations depuis de nombreuses années que nous pouvions dépasser les 1000 jours sans accidents du travail ni maladies professionnelles. Nous sommes alors restés sur nos gardes car l’on sait que ce n’est pas parce que cela n’arrive que rarement qu’un accident ne peut pas survenir à tout moment.

Quels sont vos principaux risques professionnels ?

 Le risque incendie par cause électrique est majoritaire du fait même de notre cœur métier car tous nos appareillages nécessitent pour leur conception l’utilisation de l’énergie électrique.

Les risques psychosociaux sont également en veille préventive permanente, car notre société, par croissance externe a absorbé une autre entreprise, alors que nous nous développons également en interne, et cela engendre des brassages de cultures d’organisations et de management différents. Il faut donc du temps pour harmoniser ces trois points et cela peut ne pas être toujours facile pour les salariés.

Nos équipes déportées sur nos chantiers sont également au centre de notre prévention, certains salariés pouvant se trouver en situation de travailleur isolé.

 Aussi, nous avons mis en place un plan d’actions en pleine cogérance avec nos élus du CSE et qui se décline en cinq phases :

• L’identification de nos risques,

• Leur évaluation pour une priorisation,

• La mise à jour de notre DUERP,

• La mise en place d’actions préventives en lien avec la priorisation,

• Un examen mensuel du résultat de nos actions lors de réunion avec notre CSE.

Concrètement, quelles actions principales avez-vous mises en place ?

 Pour le risque incendie d’origine électrique, alors que la majorité de nos postes de travail utilise cette énergie, l’un de nos élus a audité chaque poste pour identifier le besoin en distribution électrique. De cet audit ont été remarquées des distributions malheureuses type multiprises classiques, surcharge de celles-ci, etc. Nous avons donc décidé de changer toutes ces multiprises par d’autres, comportant un différentiel protégeant ainsi la surtension et le départ donc d’incendie. Nous avons revu également la distribution en fonction des besoins réels.

 Pour les risques psychosociaux, nous avions réalisé une enquête KARASEK. Quelques mois après, des élus du CSE ont audité chaque salarié de chaque service, sous couvert d’anonymat, pour étudier avec chacun les facteurs déclencheurs qui pourraient entraver leur bien-être au travail, leur santé ou leur sécurité.

Nous avons à ce stade redéfini les poly compétences pour mieux répartir les charges de travail et éviter ainsi un épuisement professionnel potentiel.

Comment mesurez-vous vos résultats en matière de S&ST ?

Nous possédons différents tableaux de bord et indicateurs que nous analysons chaque mois avec le CSE et prenons les décisions correctives nécessaires.

Nous constatons l’absence d’accident et affichons dans notre accueil nos résultats.

Nous veillons aussi tout particulièrement aux nouveaux entrants.