Interview avec Michel BERKSTEIN

Michel BERKSTEIN, PDG du Groupe INVESTALIM a reçu l’équipe de PREVSÉCU :

Monsieur BERKSTEIN, vous dirigez depuis de nombreuses années ce fleuron qu’est votre fond indépendant d’investissement entrepreneurial qui œuvre dans l’accompagnement et le développement des PME. Vous possédez aujourd’hui cinq unités de production alimentaire, et vous avez très peu d’accidents du travail ou de maladies professionnelles, une recette ?

Je refuse, par son sens moral, que l’un de mes salariés puisse se blesser ou pire en venant travailler chez nous. J’ai donc déployé depuis plusieurs années une politique préventive d’envergure.

C’est-à-dire ?

La personne est une valeur essentielle de l’entreprise. Cela signifie que moi-même, l’encadrement et les salariés sont impliqués dans la démarche visant à préserver la santé et la sécurité et à améliorer les conditions de travail. Et cela signifie aussi que les méthodes de management utilisées sont compatibles avec une éthique du changement respectant la personne.

Comment arrivez-vous à impliquer vos équipes dans cette valeur ?

En premier, en étant transparent sur les objectifs visés, ensuite en mettant en avant mon engagement et l’exemplarité que je demande à chaque encadrant, puis en prenant en compte la réalité des situations de travail, et enfin en communiquant beaucoup sur la sécurité et la santé au travail.

Et avec vos équipes comment cela se passe-t-il ?

Le champ de la santé et de la sécurité constitue un lieu privilégié de dialogue social. La mise en place d’une politique de maîtrise des risques peut ainsi être, pour l’entreprise, l’occasion de renforcer ou de renouveler le dialogue avec son personnel.

Aussi, chaque salarié est impliqué ainsi que les instances représentatives du personnel.

Vous avez toutefois des accidents ou maladies professionnelles quand-même ?

On ne pourra jamais l’éviter, les risques potentiels arrivent avec chaque nouvelle machine entrante, avec chaque process modifié, avec chaque changement de situations et avec parfois l’imprudence des salariés. Mais si l’objectif est d’être à zéro et que chacun de nous le veut, on l’atteindra. Cela étant, le challenge est de ne plus en avoir du tout et de le maintenir.

Pensez-vous que cela soit une contrainte pour vos salariés toutes vos mesures préventives ?

On pourrait raisonnablement penser que oui. Supporter des EPI, respecter des procédures de sécurité, se faire recadrer parfois, etc.

Mais en fait à priori non, les salariés ont compris que cela était pour leur bien et non pour mon plaisir, et que j’avais également une responsabilité civile et pénale et que je souhaitais vivre des jours paisibles hors travail !

Comment mesurez-vous vos résultats en matière de SST ?

Nous possédons différents tableaux de bord et indicateurs que nous analysons chaque semaine avec des décisions correctives qui suivent.

Nous constatons surtout que l’ambiance générale au travail a changé ces dernières années.

Comment cela ?

Presque plus de tensions au sein des équipes, plus de respect les uns envers les autres, chacun est plus calme car il sait qu’ici on sera probablement fatigué en fin de journée, mais que l’on ne sera pas abîmé d’avoir travaillé !

NEW-2-PrévSecu-JM-Échange réalisé le 12 janvier 2023.